Contre l’ancien Tartuffe clérical et le nouveau Tartuffe citoyen que dénonçait déjà Beaumarchais, ce livre est une défense catholique de la possibilité de blasphémer.
C’est d’une plume allègre qu’Henri Quantin renvoie dos à dos les croyants pétrifiés de la peur primitive et les combattants empressés de la dernière heure, qu’il fustige les sectateurs de profession et les profanateurs de métier. Il les met tous au défi d’étendre la caricature à leur propre camp. Car l’authentique « esprit Charlie » réclame que nous sachions rire de notre propre sacré, sans nous contenter de ridiculiser celui des autres.
À moins de quoi le libre penseur sera contraint d’admettre qu’on ne peut pas rire de tout. À moins de quoi le chrétien sera obligé d’entériner l’amnésie du sens positif de l’image et de l’autodérision dont témoigne sa tradition.
Car il n’est que deux façons de prendre un crucifix au sérieux : en s’agenouillant devant lui ou en lui crachant dessus. Cette louange et cet outrage n’ont de sens que s’ils s’adressent au Christ cloué sur la croix. En dehors de cela, il n’y a que fétichisme idolâtre ou conformisme iconoclaste, religion ou athéisme de confort.
Un traité décapant, provocant, appelé à faire débat.
