Courrier : Dans la même série Tu ne tueras point, C. Pelluchon Le "comme si", C. Bouriau Intelligence du corps, I. Auriol Moïse et l'idée de peuple, B. Karsenti Aîtres de la lange et demeures de la pensée, H. Maldiney
Du même auteur Kupka et le Cantique des Cantiques - Musée d'Histoire du Judaïsme 10 05 |
Philosophie L’esprit contemporain nous vole nos intériorités. Il ne se contente pas de nous dicter ce qu’il faut penser. Il entend façonner nos goûts et nos imaginaires. Orienter nos expériences. Nous détourner de nous-mêmes dans un divertissement généralisé, une mise en réseau et un art consommé de l’inquiétude qui est une autre manière de nous emporter dans son flux. C’est un homme mutilé, abruti, amoindri spirituellement que produit ce monde dominé par la technique qui ose appeler progrès les régressions qu’il programme. L’art – entendu non comme savoir ou culture mais comme passion de la liberté et comme exploration des sources enfouies – est l’un des derniers moyens qui nous restent pour résister, il nous offre une chance de nous savoir humains. Tout art digne de ce nom est insurrection, quête d’absolu, tentative désespérée pour dire cet amour incommensurable qui nous taraude. Emmanuel Godo, ici, nous provoque et nous convoque. Et si nous faisions l’épreuve de notre humanité – pour en avoir la preuve – en nous confrontant à des œuvres d’art ? Mais pas à des simulacres sans épaisseur ou à des joujoux insipides, non ! Car ce n’est pas en millions de dollars que s’évalue une œuvre mais à sa capacité à nous exposer à la mesure même de son exposition. Un plaidoyer magistral pour l’art contemporain, le vrai. Renaud Escande 05 15
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