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Renaud Escande

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SUITE…

 

Philosophie

 Éléments pour une éthique de la vulnérabilité.
Les hommes, les animaux, la nature

de Corine Pelluchon 

La notion de vulnérabilité peut servir de guide à ceux qui prennent soin des personnes handicapés, des vieillards déments, non seulement parce qu’elle permet d’articuler entre eux les autres principes de l’éthique médicale, mais aussi parce qu’elle invite à définir une approche de la santé centrée davantage sur les promesses de vie que sur les déficits. Les notions de capabilité et même de résilience conduisent à élaborer une véritable politique de la vulnérabilité, éloignée à la fois du discours compassionnel et des tentations eugénistes. Si l’éthique de la vulnérabilité, fondée sur une triple expérience de l’altérité, suppose la critique de l’humanisme traditionnel, il importe, pour en tirer des conclusions au niveau de l’organisation politique et sociale, de montrer comment on peut inscrire le principe de vulnérabilité dans le droit. Ce travail conduit à élargir le champ de la réflexion aux questions environnementales, à l’éthique animale et aux problèmes de justice sociale. En effet, la notion de vulnérabilité renvoie à la sensibilité et à la corporéité et elle concerne aussi les violences et dominations culturelles. Me démarquant de l’éthique de la sollicitude, je m’interrogerai sur le rapport du sujet juridique au moi charnel. De même, si la notion de responsabilité sociale des entreprises et le développement durable visent à réformer le libéralisme économique, en prenant en compte la vulnérabilité de la nature et celle des hommes au travail, il est nécessaire que ces outils soient intégrés à une réflexion sur le sens et la valeur du travail, du mien et de celui des autres, et sur les biens externes et internes que cette activité promeut. L’éthique de la vulnérabilité, questionnant les conditions de l’éthique, renvoie à une certaine hétéronomie (l’altérité en moi), ce que l’on juge bien ou mauvais, juste et injuste dans les pratiques renvoyant à une réflexion d’ordre ontologique.

Renaud Escande 09 11

Aux Éditions du Cerf, coll. Humanités, 352 pages.

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