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Jean Pierre Brice Olivier

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Vendredi Saint
Crois seulement, le reste suivra…
 
Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Cela réclame de nous conversion et foi. Mercredi, si vous avez été marqués au front avec les cendres, vous avez entendu ce conseil : Convertis-toi et crois à l’évangile.

S’il est nécessaire en effet, pour beaucoup de baptisés de se tourner vers Dieu en changeant de direction, ou pour d’autres de se retourner vers Dieu par une volte-face… Pour celui qui depuis toujours marche dans les pas du Christ, se convertir ne signifie pas spécialement revenir à Dieu, mais par-dessus tout croire sa Parole.

Inspirées de l’évangile et du judaïsme, les propositions de pénitence comme l’aumône, la prière et le jeûne, auxquelles l’église convoque, ne sont pas des exercices à pratiquer pour eux-mêmes, une ascèse mesquine qui assurerait les bonnes grâces du bon Dieu. Les sacrifices que, peut-être, vous vous apprêtez à faire pendant les quarante jours qui viennent, si vous l’avez décidé, sont destinés à vous apporter du bien ou du meilleur, à vous !

La prière sert la vie avec Dieu et sa connaissance. L’aumône favorise la vie avec les prochains par le souci réel des autres et le partage concret des biens et des personnes. Le jeûne au sens le plus large soutient la vie personnelle par une invitation à se délier des asservissements du corps, à se détacher de toute attache, n’être enchaîné par rien ni à personne. Ces pratiques ne vous sont pas proposées pour vous permettre de manière infantile, d’accumuler des mérites en vue d’une récompense, ou encore moins de contenter Dieu ou de lui faire plaisir. Il ne s’agit pas d’efforts occasionnels, comptables, de pratiques éphémères, mais bien d’attitudes profondes qui servent en premier lieu celui qui les observe.

Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.

Se convertir et croire sont indissolublement liés. Généralement, on entend qu’il faut commencer par se convertir pour ensuite croire. Et l’on comprend se convertir comme l’obligation de se réformer, de préférence dans le sens de davantage de moralité. Et l’on se convainc que l’on doit changer radicalement sa conduite, son regard, son cœur… C’est une méprise ! D’abord, changer radicalement sa conduite, convertir son regard, redresser son cœur, est-ce réellement faisable ?

La conversion ne doit pas être considérée comme l’impossible exigence de transformation qui métamorphoserait l’être dit pécheur en personne vertueuse — selon bien entendu toujours, déjà, encore, des critères de perfection morale. La conversion n’est pas l’effort démesuré pour se modifier, correspondre à un modèle idéal, extérieur, et pouvoir ainsi enfin, oser, approcher Dieu.

En premier, la conversion est une conséquence de la foi. Il s’agit bien principalement et avant tout de croire. Considérer que l’évangile est bonne nouvelle pour moi et y adhérer de tout mon être. Reconnaitre que je suis aimé inconditionnellement par Dieu et l’agréer. Croire assurément pour moi au salut par le Christ et accepter de me laisser sauver.

Si je demeure dans cette assurance de l’amour, de la miséricorde, du salut, alors en effet tout change et se renverse.

Se convertir n’est pas se retourner… Mais croire la Parole qui nous fait nous retourner, comme Madeleine, Zachée, le larron, ou Paul de Tarse… C’est à dire comme ceux qui confessent en vérité que leur cœur a toujours désiré Dieu, malgré une histoire personnelle embrouillée, tortueuse, défaillante… Ceux qui surtout quoiqu’il arrive, reçoivent de Dieu la vie et l’amour toujours offerts.

Le changement ardu consiste donc à ne plus me regarder comme un coupable définitif qui doit à toute force s’amender ; et simplement croire à l’amour pour moi, accueillir la miséricorde qui m’installe debout devant Dieu au milieu de la création.

Le reste, c’est à dire la morale, mais aussi les vrais changements, la charité, le service des autres… Le reste suivra !


Jean Pierre Brice Olivier 02 12

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